Déclaration liminaire du SNALC
M. Le Recteur, chers collègues, les dossiers qui nous occupent aujourd’hui sont d’une importance cruciale aux yeux du SNALC car la formation des personnels et leur évaluation sont des indicateurs de la santé de notre institution.
La capacité de l’Education Nationale à donner à ses agents la possibilité de monter en compétences, de progresser dans leur carrière ou d’évoluer professionnellement passe par deux éléments. Elle doit proposer une offre en quantité et en qualité suffisante mais elle doit aussi se donner les moyens de la proposer en tant que de besoin.
Notre ministère affiche une ambition majeure : proposer une formation qui parte moins de l’offre mais soit plus guidée par la demande. Belle affichage que voilà qui ne peut que ravir le Keynésien en chacun d’entre nous. Malheureusement, ni le nouveau schéma directeur ni les moyens donnés aux académies pour garantir la formation d’un maximum d’agents ne resteront dans l’Histoire comme un New-Deal.
Les axes de formation restent définis par des penseurs éthérés. Quant aux moyens, notre académie montre que l’on est plus dans la gestion de la pénurie que dans une logique de relance. Au moins, se rassurera-t-on du fait que dans des académies proches, les collègues ont la chance d’attendre jusqu’à deux fois moins longtemps pour que leur ambition à progresser puisse se réaliser.
Laissons là la formation et observons l’autre face de la pièce, l’évaluation des agents. Passons sur le fait que dans la feuille de route RH de notre académie, on apprend que le rendez-vous de carrière vise, entre autres, à « S’assurer de la qualité des enseignants dispensés aux élèves » … bel acte manqué qui tend à réifier des êtres humains.
Car c’est bien là le souci majeur. A gérer des flux, des taux d’accès et autres lignes dans des tableaux, l’institution en vient à blesser ses personnels, à casser des investissements. Bien sûr, il faut des critères. Toute évaluation est ainsi faite. Mais lorsque l’on lit la qualité et l’engagement des collègues et lorsque l’on met ces éléments en parallèle avec les principes comptables qui président à l’attribution des avis de M. Le Recteur, les pédagogues que nous sommes ne peuvent que bondir. Et si, demain, nous décidions que notre évaluation des élèves devait refléter celle de l’institution ? On ne serait même plus dans le macabre ou le Gaussien.
L’Education Nationale doit comprendre qu’avec le PPCR, elle a déclaré vouloir enfin reconnaître la valeur professionnelle de ses personnels. Le SNALC avait annoncé que l’on avait là un bel exemple d’antiphrase. Mais l’annonce a fait son effet. Et des collègues se sentent rabaissés par les avis portés et voient s’éloigner des progressions de carrière, tout en admirant les revalorisations successives et mirifiques que, choyés comme ils le sont, ils ont la joie de voir passer comme passent les trains.
Vraiment, M. Le Recteur, chers collègues, le SNALC, syndicat humaniste, ne saurait se satisfaire que des enjeux aussi forts que la formation et l’évaluation des personnels de l’Education Nationale soient gérés comme l’on gère une pénurie. Le SNALC appelle de ses vœux une nouvelle donne et à des investissements dans une logique à la fois quantitative et qualitative. Il en va des conditions de travail de nos collègues mais aussi de la qualité de l’enseignement dispensé à nos élèves.
Les points étudiés par la commission paritaire
Contestation des appréciations du Recteur suite aux Entretiens de Carrière
Le SNALC et les organisations syndicales ont demandé des améliorations qui ont toutes été refusées sauf une.
Votes sur les appréciations: Les représentants de l’administration votent unanimement pour les avis du recteur. Les syndicats votent unanimement contre.
Congés formation
Il y a eu 166 demandes de congés ‘formation’.
Le contingent est fixé à 119 mois contre 117 l’an dernier. 12 mois sont inutilisés pour l’instant.
Cela permettra à 14 enseignants d’être formés. Dans leur grande majorité il s’agit de demandes liées à la préparation de l’agrégation.
Le SNALC a tenté d’intégrer dans le tableau un collègue (présent au départ dans la liste de ceux obtenant leur congé puis rétrogradé) qui demande à se former pour une évolution de carrière. Cela est en effet prévu dans le schéma directeur de la formation du ministère.
Cela n’a pas été possible et la Secrétaire Générale a même argué que réintégrer ce collègue dans le tableau signifiait faire sortir un autre collègue.
Le SNALC n’a pas manqué de dire que l’argument n’est pas entendable et devrait nous interroger sur la gestion de la formation des personnels par notre institution.
Votes sur la répartition des mois de formation: L’administration vote pour à l’unanimité. Les Organisations syndicales s’abstiennent. Sauf le SNALC qui vote contre car n’octroyer des formations qu’aux candidats à l’agrégation ou à des perfectionnements disciplinaires ne correspond pas à l’affichage que l’institution fait quant à la formation.