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Hommage très émouvant d’une professeure à son AESH

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Il arrive qu’au détour de Facebook, on tombe sur une perle. Une internaute nommée Alice VERSAL a publié ce texte qui nous a beaucoup touchés.

 

Au revoir Denise,

Aujourd’hui  enfin hier (entre temps j’ai dormi), j’ai vécu une rude séparation. Le genre de séparation qui te remue, qui te met une douleur au ventre.

Denise nous a quittés. Mais rassurez-vous, pas le style « voyage éternel ».

Denise, jusqu’à hier, c’était mon binôme, ma perle rare. Cette collègue, à qui on a donné le nom d’AESH, parce que « perle » c’est pas une qualification professionnelle. Mais franchement AESH, vous trouverez que ça ressemble à quelque chose ?

Un acronyme, qui ressemble plus à une nouvelle drogue de synthèse qu’à un humain, acronyme qui qualifie ces collègues dans nos classes.

Denise, c’est un rayon de soleil, toujours le sourire aux lèvres. Denise, parfois je cherchais son regard, ses deux billes qui pouvaient me redonner l’énergie qui me quittait lentement, à la douzième tentative d’explication de consigne. Denise, parfois je fuyais son regard, son œil qui frisait quand on sentait que l’on tenait un bon moment de rigolade, mais que clairement ça n’était pas le moment. Denise, parfois me servait de victime pour mes blagues. Denise, parfois me servait d’exemple pour mes démonstrations. Mais Denise n’était pas là pour moi, surtout pas pour moi.

Ma Denise était là pour les oiseaux, pour faire tenir la colle, pour aider à refixer les plumes. Et son job, elle le faisait avec talent, avec bonne humeur, avec professionnalisme.

Mais le souci avec les perles, comme Denise, c’est qu’il ne suffit pas de leur mettre un coup de jus de citron sur le museau le soir, et de les ranger dans leur coquille en attendant le prochain réveillon. Les perles, comme Denise, elles ont besoin de manger, elles ont besoin de vivre, elles ont besoin de rêver. Les perles, comme Denise, elles aussi elles s’imaginent, sur les plages, sous le soleil. Les perles, comme Denise, elles aussi, elles rêvent en grand, parce que leur job est grand, utile, nécessaire, parce qu’il aide à grandir.

Sauf qu’au milieu de toute cette grandeur, il y a un tout petit problème… Leur salaire. Leur salaire, il est tout petit, comme la reconnaissance de leur métier.

Pourtant, aujourd’hui (enfin hier…) elle était venue avec un paquet de bonbecs, histoire de sucrer ce moment trop salé (saleté de jus de citron) et là la choupinette qui avait la chance de grandir sous la bienveillance de Denise, lui a dit de sa toute petite voix :

– Si je prends pas les bonbons, tu restes ?

Alors Denise et Calamity se sont pris un nouveau coup de jus de citron dans les mirettes.

Non, Denise ne restera pas pour deux bonbecs, ni pour trois.

Mais si les mecs en cravate qui décident des salaires avaient pu lui proposer un vrai salaire pour le vrai métier qu’elle et les autres Denise (Il y a quelques Denis aussi.) réalisent tous les jours auprès de nos oiseaux, nous leur serions grandement reconnaissants. Si ces gars pouvaient enfin réaliser qu’on ne donne pas un nom de toxine à de vrais boulots, nous leur serions reconnaissants.

Mais pour l’instant toute ma reconnaissance je la garde pour ma Denise. Elle, elle la mérite !

Alors chouchoutez vos Denise tant qu’elles sont là. Et si vous pleurez quand elles partent pour vivre leurs rêves en grand, dîtes que c’est le jus de citron. Sur un malentendu…. Comme disait l’autre.

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